Glottopol, revista de sociolingüistica, nos presenta dins son numèro de julhet (2012) una tièra d'articles sus la lingüistica coloniala. De notar una presentacion de Christian Lagarde : Le "colonialisme intérieur" : d’une manière de dire la domination à l’émergence d’une "sociolinguistique périphérique" occitane.
Resumit de l'article de C. Lagarde : En plein contexte de décolonisation, la grève des mineurs de Decazeville (1961-62) au sujet de laquelle surgit publiquement l’expression "colonialisme intérieur", déclenche une remise en cause au sein du mouvement occitaniste, surtout préoccupé de langue, de culture et de pédagogie. Le défaut de contrôle économique pèse sur un territoire et une société qui perdent leur langue (dans un processus glottophagique), leurs richesses et leurs emplois. La situation, assez similaire à celle analysée outre-mer par Fanon ou Memmi, se lit en termes d’aliénation, dont la diglossie est le symptôme. Il faut donc décoloniser l’histoire, la culture et la société. Autour de Robert Lafont qui prône la régionalisation, se fonde une sociolinguistique qui s’alimente aussi bien aux enquêtes de terrain sur l’hybride "francitan" qu’à l’analyse de la "textualisation de la diglossie" dans le discours sociopolitique (depuis la Révolution) et la fiction littéraire. - [lo .pdf de l'article]
Presentacion de la revista, par Cécile Van den Avenne :
L’idée de ce numéro thématique partait d’une constatation : si les travaux sur la linguistique coloniale, ou sur les liens entre linguistique et colonialisme, sont bien représentés dans le domaine anglo-saxon et en langue anglaise, peu de travaux sont publiés sur cet objet en France et en français, depuis 1974, date de la première publication de l’ouvrage de Louis-Jean Calvet Linguistique et colonialisme, et les chercheurs qui s’y intéressent sont relativement isolés.
Par ailleurs, si l’on excepte le domaine spécifique de la "linguistique missionnaire" (sur lequel je vais revenir) dont les liens avec la linguistique coloniale sont importants, les travaux publiés sont essentiellement le fait d’anthropologues et non de (socio)linguistes, et l’on peut faire la remarque que, contrairement à ce qui se passe en anthropologie culturelle, l’historiographie linguistique reste encore très muette sur les liens entre science linguistique et colonialisme.
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Une autre façon de penser les liens entre linguistique et colonialisme est d’analyser le versant linguistique du processus colonial : imposition linguistique et négation linguistique (imposition de la langue du colonisateur, minorisation de la/des langues des colonisés), nomination et renomination des individus, des peuples, des lieux comme autant de pratiques d’appropriation. Il s’agit donc aussi de s’intéresser aux politiques linguistiques menés par les États coloniaux, et au delà, aux liens entre expansion impérialiste et expansion linguistique. Cette approche politique "par le haut" sous-tendait l’ouvrage de Calvet Linguistique et colonialisme (1974), observant principalement la politique linguistique de la France à l’intérieur, autour de l’idée de "colonialisme intérieur", forgée par Robert Lafont, sur laquelle revient, dans ce numéro, l’article de Christian Lagarde, et hors de ses frontières. S’inscrivant dans cette perspective, l’article d’Alice Goheneix, qui revient sur la politique linguistique menée en Afrique Occidentale Française, s’attache à rendre compte d’une politique de "francisation restreinte" et fortement différenciée, où l’impérialisme linguistique ne va pas de pair avec une expansion de la langue du colonisateur.
[ligam revista Glottopol - 20]